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VENTURA Chantal
Doctorante en sciences de l'éducation
Publié le 7 avril 2020 – Mis à jour le 23 mars 2021
Sujet de la thèse: " Des alternatives au placement en institution "
Directrice de thèse : Mme BEZILLE Hélène
Co-Directrice de thèse : Hakima Mounir
Titre de la thèse
" Des alternatives au placement en institution "
Direction de thèse
Directrice : BEZILLE Hélène
Co-Directrice : Hakima Mounir
" Des alternatives au placement en institution "
Direction de thèse
Directrice : BEZILLE Hélène
Co-Directrice : Hakima Mounir
Discipline de référence
Sciences de l'Education
Mots clés
hors des murs,désinstitutionnalisation,placement à domicile,
Résumé de l'état d'avancement de la thèse
Des alternatives au placement en institution
Aujourd’hui l’intervention sociale se recompose et le mode d’intervention « hors institution » s’est développé et cette évolution continue. Jusqu’où cela est-il possible, souhaitable ? Et pourquoi ? Avec quelles conséquences sur les pratiques, sur les interventions même, et de là, sur les effets produits pour les personnes accompagnées (enfants et parents) ?
Cette recomposition peut trouver origine dans une double contrainte : budgétaire et de visée. Les évolutions législatives et une évolution des représentations sociales de la parentalité orientent l’action sociale vers une prise en charge plus adaptée et centrée sur les besoins de la personne bénéficiaire tels qu’elle peut les exprimer.
Cependant, les structures d’accueil collectif pour la prise en charge d’enfants confiés à l’Aide Sociale à l’Enfance, le placement en famille d’accueil, ou le placement direct en internat ont par nature des limites pour pouvoir répondre à ce « sur mesure » incité, mais surtout, essentiel. Des « incasables » aux « sans case », la situation devient parfois inextricable pour trouver une modalité de prise en charge qui, en plus, prenne en compte au mieux les besoins de l’enfant et des parents…
De ces évolutions les institutions tentent de repenser leurs interventions dans leurs modalités et organisations de travail. Ce phénomène se trouve couplé avec les évolutions de sens, attendu et souhaité, pour l’action sociale. Ainsi, la place demandée pour, et accordée, au projet personnel, aux attentes des personnes, et une vision différente de leur capacité d’agir, font également évoluer l’intervention sociale et les pratiques professionnelles. De fait, les apprentissages, la création peuvent se faire aussi à partir des expériences valorisées des personnes prises en charge. Ces évolutions de pratiques peuvent-elles être à l’aune de transformations identitaires également chez les professionnels de la protection de l’enfance?
En outre, comment la production des différences genrées par l’institution familiale, le système scolaire et de formation, la réalité de l’emploi, dans un secteur où les professionnels sont majoritairement des femmes, interviennent dans l’évolution des pratiques professionnelles ?
Par ailleurs, les effets du placement sur la dynamique des liens familiaux ont fait l’objet de nombreuses études, tant les incidences sur les parcours de vie, les ruptures de lien, les placements, déplacements, des ‘reproductions’ apparaissent comme autant de conséquences néfastes sur un dispositif visant initialement à la protection. Le point de vue de départ de l’intervention éducative interroge également la vision et la visée de l’intervention. Accompagner des parents, protéger des enfants, accompagner des familles….Le positionnement et la visée sont déterminants. Ainsi, penser une intervention ‘au domicile’ situe autrement l’action sociale et engage à prendre en compte, valoriser et renforcer si besoin les processus formels et informels de formation au sein de l’institution familiale plutôt que de les déplacer dans les murs d’institutions.
Le contexte social, économique invite ainsi à l’innovation de modalités d’accueil et le « hors les murs » institutionnel peut être, peut-il être, une perspective de réponse. Pourtant, dans des exemples de d’expérimentation de ce type d’intervention d’alternative à un placement ‘classique’, ces modalités de prise en charge ne se sont pas forcément avérées être moins coûteuses.
En outre, une intervention sociale qui ne tiendrait pas compte des évolutions sociétales et de contexte, qui ne s’inscrirait pas dans l’actualité des personnes « nécessitant » ou « sollicitant » un accompagnement ni des personnes en charge de le faire, ne saurait être pertinente. Cet anachronisme de l’aide serait en ce sens inadapté.
L’intervention « hors des murs » serait-elle une désinstitutionalisation supplémentaire dans un contexte sociétal où déjà l’individualisme est montré du doigt en même temps qu’une perte de confiance dans nos institutions (politiques, scolaires, etc.). Comment la France se situe-t-elle au sein de la communauté européenne?
En quoi, intervenir au sein du milieu de vie familial replace les parents et les enfants en tant que co-acteurs essentiels d’un changement ?
Comment ces recompositions du travail social peuvent se jouer ? Quels vont être ou peuvent être les évolutions nécessaires en termes d’intervention, d’éthique, d’encadrement, de formation, d’articulation entre les acteurs, dont les « aidants », les parents, l’entourage, alors acteurs à part entière de l’intervention sociale.
La question peut paraitre complexe pour les équipes de travailleurs sociaux, symbolisant en outre « une prise de risque » que les professionnels du secteur sont-ils à même de prendre ? Il est de ce fait à envisager de comprendre et analyser les mécanismes à l’œuvre, tant d’un point de vue global et institutionnel afin d’accompagner les acteurs et ces nouvelles pratiques en termes de formation mais aussi par une redéfinition de ces formes de travail social. Cela donnera t-il alors lieu à d’autres formes et lieux d’institutionnalisation plutôt que de penser ces recompositions comme une désinstitutionalisation au sens sociologique ? Le travail de socialisation perdure au-delà, dans des formes de prise en charge hors ‘institution’ - mais est-ce à dire ‘hors projet institutionnel’ et de société ? Les dispositifs d’alternative au placement tel que le placement au domicile des parents constituent-ils une bonne réponse aux besoins des enfants en danger et de leurs familles ?
D’un point de vue méthodologique, une analyse socio-historique des mesures de protection de l’enfance en parallèle d’une analyse juridique des cadres de l’action socio-éducative en matière de protection de l’enfance en France (et recherche d’éléments de comparaison au niveau européen) pourront apporter des éléments dans une dimension diachronique.
Des enquêtes et monographies auprès d’acteurs sur plusieurs territoires questionnant la parenté de structure : département du Gard où la mise en place de placements dans la famille d’origine a été expérimentée avant ou après les textes de réformes ou qui ne sont pas dans la mise en place d’alternatives au placement institutionnel, seront proposées afin de comprendre ce qui est à l’œuvre tant au niveau des territoires que des acteurs.
Recherche biographique et approche clinique de pratiques de placement d’enfants au domicile des parents et pratiques expérimentales d’alternatives au placement.
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