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Séminaire "Les outils de la survie face à la rationalité institutionnelle"

Publié le 19 septembre 2012

1ère séance du séminaire "Zones frontières", organisé conjointement par Patrick Bruneteaux (CRPS), Cédric Frétigné (REV-CIRCEFT), Daniel Terrolle (LAVUE-AUS)

Date(s)

le 11 octobre 2012

De 13h30 à 16h
Lieu(x)
Salle de réunion du Centre de Recherche Politique de la Sorbonne (CRPS)
Université Paris 1, Panthéon Sorbonne
Entrée au 14 rue Cujas, 75005 Paris
Au nom de principes d’action présentés comme rationnels et intemporels, les institutions publiques comme privées en charge d’« aider » les pauvres à gérer leur budget diffusent les normes de comportement qui loin de soutenir leur organisation matérielle contribue à la fragiliser.
Fondés sur des principes jugés intangibles, ces interventions font fi des outils cognitifs et pratiques mis en œuvre par les « assistés sociaux » pour conserver un équilibre et une prise sur leur propre vie.
L’imposition du calcul des dépenses suivant un schéma mensuel par exemple, peut contribuer à désorganiser des équilibres pensés selon des horizons temporels tantôt plus courts, tantôt plus longs.
Les principes de solidarité entre les générations, pensés par les « assistés sociaux », pour globaliser leur budget s’affronte également à des logiques d’opérateurs privés (dans le champ des télécoms ou du prêt à la consommation) ou d’institutions publiques (Banque de France, service des impôts) qui raisonnent tantôt à l’échelon de l’unité de consommation, tantôt à l’échelon du couple, tantôt encore au niveau de la famille nucléaire, mais jamais à l’échelle de la famille élargie.
L’incompatibilité des exigences formulées par chacun envers les familles assistées dans la gestion de leur budget rend particulièrement délicate la production d’outils de survie largement déconsidérés par les uns et par les autres au nom de leur irrationalité supposée.
Fondées sur un modèle lui-même hautement irréaliste de l’homo oeconomicus, ces interventions dirimantes sont autant d’expression d’une forme de domination et d’une volonté de normalisation d’acteurs sociaux qui dérogent aux modèles « démocratiques » d’un sain accès à la consommation.

Animateur :
Cédric Frétigné, Professeur en sciences de l’éducation, Université Paris Est Créteil Val de Marne, REV-CIRCEFT

Intervenante :
Ana Perrin-Heredia, post-doctorante, Centre de sociologie des organisations
Titre de l’intervention : pratiques de consommation et modes de gestion : penser la rationalité économique en milieux populaires
Contact :
Cédric Frétigné : cedric.fretigne@u-pec.fr