PrésentationLors de ce colloque, les gestes professionnels enseignants seront abordés d'un point de vue phénoménologiques et énactif. Face à l'imprévisibilité, l'enseignant doit ajuster son geste et sa parole. Cet ajustement mobilise des savoirs tacites, incorporés parfois perçus comme intuitif qu'il convient d'interroger et de documenter car ils sont une ressource pour la formation.
Le corps incarne par ses gestes, postures et attitudes, une façon d'exister dans un contexte professionnel. Ses différents modes d'expression, conscients ou non, sont toujours dialogiques. Fondamentalement culturel, véhicule de sens, d'émotions, de croyances et de valeurs, le geste permet de transmettre des dimensions de soi, d'établir des liens entre les élèves et les savoirs, tout comme il permet de poser des règles d'un contrat de classe. Le langage corporel est articulé de façon indissociable avec le langage verbal. Les éléments extrêmement signifiants (corps, distance, voix) sont de l'ordre du micro perceptible et passent souvent en deçà de nos seuils de perception. De l'ordre de la routine de sens, ils font partie de l'inconscient phénoménologique.
Le fait que ces gestes émergent dans l'instant de la relation interroge les différentes dimensions du concept d'émergence. D'une part, celle d'instantanéité du geste qui fait qu'une partie nous échappe. D'autre part, celle de l'immédiateté des choix juste à incarner.
Comment s'évalue cette justesse dans le vécu de l'action? Dans quelles mesures les modalités d'expression sont-elles imprégnées des codes et schèmes culturellement construits? Comment l'enseignant intègre-t-il ces savoir-faire implicites? Comment en prend-il conscience? Comment peut-il communiquer ce savoir-faire lors d'échanges entre professionnels? Comment se passe cette formation à la réflexivité dans d'autres pays que la France?
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